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Il m'a fallu du temps pour accepter mon homosexualité. J'avais alors 35 ans, j'étais marié, des enfants. Ce n'est pas une situation simple... J'ai fait des rencontres, je me suis documenté, pour comprendre ce qui m'arrivait... Echanger avec des personnes dans ma situation. Comprendre comment j'ai pu me cacher la vérité à ce point pendant toutes ces années? Alors que je connaissais mes désirs, que j'avais tous les éléments pour comprendre qui j'étais. J'ai rassemblé ici témoignages, références, réflexions, poèmes... Si ça peut être utile..
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Bonne lecture ...
Cyrille
Pour m'écrire / témoigner:
cyrille (escargot) un-chemin-d-acceptation-de-soi.com ou formulaire de contact
"Il est préférable d'affronter une fois dans sa vie un danger que l'on craint que de vivre dans le soin éternel de l'éviter."
Marquis de Sade
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Père ou mère divorcés, ex-hétéros
Cet article fait suite à un premier témoignage Hétéro, Bi, Gay, quelle différence ?
Quatre mois, c'est à la fois un tout petit morceau dans les vingt années de mon premier couple, mais aussi un long moment de remise en question lorsqu'on tombe amoureux d'une autre personne. L'amour et le dialogue ont permis à mon couple d'aborder le sujet avec discernement et compréhension. Ma femme et moi avons su reconnaître nos attirances et exprimer nos angoisses. Nous en avons discuté ouvertement, non sans douleur, mais avec le respect de l'autre comme objectif. Aujourd'hui, nous sommes séparés, chacun d'entre nous ayant redémarré une nouvelle vie. Nous sommes restés bons amis, voir confidents. Quasiment tous nos proches sont au courant de la situation. Je craignais qu'aimer et vivre avec un homme allait me fermer des portes. Il n'en est rien. Je pense que j'ai beaucoup de chance.
Nous avons 4 enfants de 7 à 17 ans. Les deux grands sont au courant et ont envie de voir mon compagnon. Les deux petites seront mises au courant un tout petit peu plus tard, le temps de m'assurer qu'elles comprennent bien la situation. Pour ne pas trop les perturber, les enfants ont gardé la maison, ma femme et moi venons nous en occuper une semaine à tour de role. Comme cela, ils n'ont pas à subir de front nos nouvelles vies.
Pourquoi la séparation ? Parce que dans un couple à trois, il y en a forcément un qui se trouve lésé et un qui culpabilise. Le rôle de l'amant qui espère n'est pas facile, celui de la femme conciliante non plus. J'ai choisi d'accompagner ma femme dans la construction d'un autre amour. Et de vivre le mien au grand jour ! La vérité, c'est aussi ne pas se cacher, sans pour autant s'étaler. Vivre normalement, en fait.
Juste une petite anecdote : ma toute petite, quand nous lui avons annoncé notre séparation, nous a rétorqué : "Moi je veux bien, mais je ne veux pas que vous vous remariez. Je ne veux pas 2 papas et 2 mamans" Ben non ! Ce sera 3 papas et une maman...lol
Mickaël
Me voici Pascal, qui me décide enfin à laisser mon témoignage sur ce site qui m'a tant aidé il y a deux ans de cela. J'avais 36 ans, une femme, trois enfants, des parents aimants et présents, trop sans doute... Et des amis, des vrais... Je connaissais depuis longtemps mon attirance pour les garçons, mais j'avais appris à la canaliser, à me mentir. Ainsi avais je fait le choix d'une vie simple, de Monsieur-tout-le-monde, le bon gars en quelque sorte. Avec ma femme c'était simple, plus que des amants, nous étions très amis, c'est une femme forte qui m'a toujours soutenu, elle est mon socle sur lequel j'ai pu me reposer après l'annonce d'un cancer en 2007 que j'ai combattu grâce à elle. Nos trois enfants n'ont fait que renforcer ce lien indestructible.
Depuis mes 20 ans environ, je m'évadais parfois sur des lieux de rencontre gay où je m'adonnais à quelques attouchements sans plus, je me contentais de ces rencontres furtives une à deux fois par an tout au plus... Et puis, un jour une rencontre a été différente, M.. Nous avons échangé deux mots , une adresse mail et chacun a repris sa vie. Au bout d'une semaine, l'envie de le revoir m'a conduit à le contacter. Cela a été le début de rendez-vous cachés, d'échanges de mails sulfureux, de sms incessants...Très vite l'ivresse des corps a fait place à celle des sens, des émotions, des sentiments. De son côté M. avait sa vie, il était pacsé depuis une quinzaine d'années avec un homme avec qui il vivait... Il me rappelait d'ailleurs souvent que son quotidien le rassurait.
Mais comme moi, il s'est laissé porter par ce qui nous arrivait.
Quand ma femme s'est rendue compte de ma liaison, ce fut très dur. Aussitôt ma famille a été mise au courant... et tous sans exception tentaient de me raisonner en vain. Mais j'avais fait mon choix, celui d'être moi, celui d'aimer M. et de l'aimer vraiment au grand jour. Un soir, M. et moi, nous sommes retrouvés sur un parking et chacun notre tour, nous nous sommes promis de nous attendre, de nous aimer vraiment, de vieillir ensemble, je n'avais plus peur... Très vite j'ai quitté ma femme, je me suis installé dans un petit appartement, histoire d'avoir un lieu pour accueillir mes enfants. Par respect pour mon épouse, par erreur aussi, je n'ai pris aucune disposition matérielle (maison, mobilier, argent, garde...), je suis parti avec une valise... De son côté M. lui, a quitté son ami, il a vendu l'appartement qu'ils occupaient et s'est installé dans un autre que nous occupions quand je n'avais pas les enfants.
Une nouvelle vie commençait.
Notre amour, grandissait de jour en jour, jamais je n'ai ressenti une telle force dans mes sentiments, il était mon essentiel et je pense que j'étais le sien... Nous avons vécu ce que tout homme devrait connaître l'amour, le vrai... Après l'insouciance, M. m'a très vite fait part de son envie de connaître mes enfants, de m'émanciper de mon épouse, de construire ensemble... Je repoussais l'échéance, j'étais gêné, n'avait-elle pas suffisamment souffert? J'ai finalement présenté mes bambins, et je pense que cela s'est bien passé... M. était maladroit mais bienveillant et très heureux. Je sentais que cette place il la désirait tant... Les semaines passaient, notre amour était toujours très fort, M. avançait toujours plus vite pour nous construire un avenir. Moi je traînais la patte, pour préserver Papa, Maman, les enfants, mon ex-épouse... M.était mon tout, je ne voyais que par lui, rien ne m'importait... Je ne comprenais pas ses attentes vis-à-vis de ma famille, elle qui n'en avait pas à notre égard...
Côté ébats entre M. et moi c'était la nouveauté à chaque fois, le septième ciel à chaque fois, nous faisions l'amour comme jamais je ne l'avais fait auparavant , ressentant en plus de l'échange de nos corps, le partage de notre attachement... Mais c'est ce qui fut notre chute... Trop tard sans doute ai-je découvert les codes gay, s'il y en a du moins... le nbre de sites pornos, les chats gay, les saunas, les parkings... le fait de multiplier les conquêtes même si on est amoureux. M. fréquentait ces réseaux, ces lieux, j'ai pardonné à plusieurs reprises sans tenter de comprendre. Je me suis senti trahi, sali, et j'ai fini par réagir violemment. Nous avons convenu de nous séparer, malgré notre amour. M. s'est lassé de m'attendre, moi je n'ai pas cherché à le comprendre.
Voilà huit mois que je suis sans nouvelles de lui, huit mois que je le pleure.
Pour m'affranchir du poids du cœur, je me suis donné facilement à mon tour, pour me rendre plus léger sans doute, en vain. J'ai également rencontré un autre homme, j'ai cru pouvoir reconstruire qqchose tout en ayant M. en tête. Je me suis trompé. La semaine dernière après huit mois, il a répondu à mes vœux et je me suis rendu compte que je continue de l'aimer comme au premier jour et continuerai de l'aimer sans doute toute ma vie. Pas un jour ne passe sans que je ne pense à lui. Notre histoire a eu au moins du bon depuis: Tout le monde connaît aujourd'hui mon amour pour lui, ma famille, mes enfants, mes amis. J'en suis fier même si c'est trop tard! Quand ils ont appris notre rupture j'ai tout entendu «Ouf t'es plus homo!!!! On t'avait prévenu! Tu croyais quoi?» A cela j'ai répondu : «Oui je suis homo et j'en suis fier ! Non vous ne m'aviez pas prévenu que j'aimerai autant! je remercie le ciel de m'avoir fait connaître M.! Et je donnerais ma vie pour le retrouver !!!»
Un jour j'ai promis de l'attendre, de l'aimer... je tiendrai parole !
Pascal
Alors voilà, bien de l'eau a coulé sous les ponts depuis mon second témoignage où je racontais mon intense bonheur vécu avec mon amant à Rouen, et notre amer retour à la réalité quotidienne ! Depuis, j'ai tout avoué à ma femme, qui admirable me soutient dans cette transmutation totale de ma vie: Oui je suis Gay et fier de l'être! Mes enfants ont appris toute cette vérité avec beaucoup d'intelligence malgré leur jeunesse (20 et 15 ans). Bon la famille de ma femme beaucoup moins, ainsi que certains amis, mais quelle importance! Aujourd'hui je suis un nouvel homme, libre et heureux, qui aime à la folie son bien aimé! Mon amant m'a beaucoup aidé aussi dans cette transformation, autant que j'ai pu moi aussi l'aider dans sa démarche.
Aujourd'hui j'emménage dans un petit studio dans un immeuble élégant et design; je ferai de cet endroit le plus beau possible lorsque mon cher et tendre viendra me voir... Il aura sa clé et peut descendre quand il veut et peut; quelle importance les distances si on s'aime comme nous? Alors oui bien sûr nous habitons pour l'instant toujours à...1000 bornes l'un de l'autres. Oui notre relation est quotidiennement vouée aux textos, appels téléphoniques et cam Skype. Alors oui les silences, par faute d'emploi du temps de l'un ou de l'autre sont de véritables tortures... Oui, nous ne pouvons nous retrouver que quand les vacances sont là pour moi; mais aussi quelle fête sont alors nos retrouvailles!
Là il descend le 26 décembre... 10 jours de bonheur intense nous attendent! Nous nous aimons tellement!! Oh bien sûr tout n'est pas tous les jours facile sur cette nouvelle route: des angoisses, des doutes ("Ai-je bien fait de tout dire?"), etc... Mais voilà je crois que oui j'ai bien fait de prendre ma vraie bifurcation; et je voulais juste ainsi vous dire succintement comment avec du courage on vainc notre peur de l'impossible; comment l'amour, le vrai, intense aussi beau que violent peut frapper à notre porte, et comment on peut arriver à donner à sa vie un nouveau chemin - "d'acceptation de soi" Cyrille -
Merci de m'avoir lu, écouté, soutenu, conseillé, aussi vous tous!
Marc.
Je te raconte mon histoire. J'ai 43 ans, et je ne pouvais accepter il y a plusieurs années mon homosexualité, et pourtant je le sais depuis tout petit que je suis comme ca, mais au collège il y a eu beaucoup de brimades, d'insultes, comme si ca se voyait, et j'en ai beaucoup souffert, ça m'a bloqué, je refusais d'être comme ca, en plus d'avoir un père homophobe, ca na pas arrangé la situation, alors j'ai rencontré une femme, et je me suis marié pour faire comme tout le monde et me sentir "normal" j'ai eu trois filles avec ma femme, ça je ne le regrette pas je les adore, mais il y a 6 ans, tout m'a rattrapé, je me sentais mal dans ma peau, sexuellement rien allait avec ma femme, je ne pensais qu'aux hommes, donc j'ai commencé à voir des hommes et à me cacher, à raconter des mensonges à ma femme et ça a duré un an, puis je suis parti sans rien dire pendant un week-end, tous le monde me cherchait, je suis revenu et j'ai dit à ma femme que j'aimais les hommes, elle m'a supplié de rester, que j'allais faire du mal aux enfants, donc j'ai capitulé et je suis resté. Mais ce n'était pas la solution. Plus les jours, les mois, les années passaient et plus je me sentais mal, je commençais à sombrer dans la dépression, ce que je vivais ce n'étais pas ma vie, je n'étais pas moi, j'étais quelqu'un d'autre, je ne pouvais plus. Donc il y a un peu plus d'un an j'ai décidé de tout plaquer, de partir du foyer familial, et j'ai fait mon coming-out à toute ma famille, femme, enfants, parents, frères, soeurs, oncles, tantes, amis, le jour de mon départ. Ca a été très brutal pour eux tous, je le sais mais ça a été un soulagement pour moi. je sais que ma déclaration a fait beaucoup de mal, ça a été très très dur moralement, pour moi et pour les autres. la plupart des personnes on pas trop mal pris la chose, sauf bien entendu ma femme et mes filles, qui ont toujours un an après du mal à l'accepter. Sinon mon père m'a rejeté, mais pour ça je m'y étais préparé. Le plus dur pour moi, c'est l'imcompréhension de mes filles, ça j'ai beaucoup de mal. Vont-t'elles l'accepter un jour je l'espère de tout mon coeur.
Sinon j'ai rencontré un homme que j'aime à la folie, et il m'a demandé de vivre avec lui, chose que je vais faire. Mais j'appréhende la réaction de mes filles et de mon ex-femme, le jour ou je partirai chez lui. mes filles voudront-t'elles le rencontrer, et venir chez lui quand je les aurai en garde le week-end et en vacances, ceci va être encore un autre combat à mener, et qui pour moi ne sera pas des plus faciles. Il faut que je le réussisse pour vivre heureux et mieux dans ma peau. Donc voilà je terminerai en disant que la vie n'est qu'un combat perpétuel, que l'on doit gagner absolument pour s'en sortir, et que je vous raconte tout ça avec un noeud au ventre et les larmes au yeux. Voilà la fin de mon témoignage.
Stéphane