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Il m'a fallu du temps pour accepter mon homosexualité. J'avais alors 35 ans, j'étais marié, des enfants. Ce n'est pas une situation simple... J'ai fait des rencontres, je me suis documenté, pour comprendre ce qui m'arrivait... Echanger avec des personnes dans ma situation. Comprendre comment j'ai pu me cacher la vérité à ce point pendant toutes ces années? Alors que je connaissais mes désirs, que j'avais tous les éléments pour comprendre qui j'étais. J'ai rassemblé ici témoignages, références, réflexions, poèmes... Si ça peut être utile..
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Bonne lecture ...
Cyrille
Pour m'écrire / témoigner:
cyrille (escargot) un-chemin-d-acceptation-de-soi.com ou formulaire de contact
"Il est préférable d'affronter une fois dans sa vie un danger que l'on craint que de vivre dans le soin éternel de l'éviter."
Marquis de Sade
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Père ou mère divorcés, ex-hétéros
J'ai 46 ans, j'ai été marié pendant 20 ans, j'ai quatre enfants aujourd'hui divorcé je vis avec un jeune homme depuis 6 ans. Dans le passé je ne me suis jamais posé la question de savoir si j'étais homo et pourtant les garçons ne m'étaient pas indifférents... J'aurai pu vivre au collège une très belle histoire avec un camarade de classe mais un sentiment de honte m'en a empêché. Il aura fallu qu'un jour ce souvenir me revienne pour que je décide de me rapprocher des hommes... Ce qui à été pour moi une délivrance. Mon regret est de ne pas l'avoir vécu à l'adolescence... Si seulement mon témoignage pouvait être utile à certains... Tant mieux!
Philippe
A l'âge de 40 j'ai décidé d'assumer mon homosexualité. J'étais marié moi aussi avec deux enfants. Pendant toutes ces années de mariage je n'ai jamais trompé ma femme. J'étais un père attentionné et un mari aussi attentionné. Mais je ressentais de plus en plus l'envie de vivre pleinement ma vie et de partager des moments avec des hommes. Je me suis donc séparé et dit a ma femme pourquoi je partais. Pas parce que je ne l'aimais plus mais parce que je voulais vivre pleinement ma vie. Ce fut très difficile de prendre cette décision pour moi culpablisant par rapport a mes enfants et peut etre au mal que je faisais a cette femme que j'avais essayé d'aimer au mieux.
La trahison, le mensonge, le faire semblant autant de mots qui m'ont hanté pendant des années. je me sentais mal, je vivais dans l'ombre, j'avais l'impression d'avoir trahit. Et puis la rencontre avec un homme beaucoup plus jeune que moi que j'ai beaucoup aidé dans sa vie d'adolescent. Une amitié s'est crée, une confiance s'est établie et petit a petit cette amitié c'est renforcée. Mais il n'y avait pas d'attirance sexuelle sous tout ça. Lui pas du tout attiré par les hommes et moi tout son contraire. Cette amitié m'a permis de pouvoir me confier a lui et petit a petit d'assumer mon homosexualité en lui en parlant. J'avais tellement peur de le perdre que je n'osai lui en parler et un jour j'ai pris mon courage a deux mains et avec beaucoup de larmes dans les yeux je lui ai dit tout simplement. C'est grâce a lui et je le remercie qu'à ce jour j'ai eu la force de l'annoncer a mes deux enfants qui l'on accepté sans soucis. Et petit a petit un peu chaque jour les choses se sont faites simplement et certaines personnes autour de moi sont au courant mais c'est encore difficile d'assumer pleinement. Aujourd'hui j'ai rencontré un homme qui partage des moments de ma vie et je ne sais encore si je pourrai vivre avec lui. Mais il me donne l'envie de partager toute une vie.... merci a tous ceux qui m'ont aidé....
C’est vers l’âge de 15 ans que j’ai commencé à me rendre compte que je n’étais pas dans la norme. Dans tous mes rêves, mes fantasmes je faisais l’amour avec un homme. J’avais certes des copines qui me plaisaient mais mon regard se tournait inexorablement vers mes copains. Rester dans la norme. Sortir, draguer les filles, éviter le trouble des vestiaires, des sorties piscine scolaire ou non. Ne pas se dévoiler.
Arrive le temps de l’armée milieu viril par excellence où la norme est de mise. C’est néanmoins là que j’aurais une première expérience certes très soft avec un mec. J’ai des aventures féminines mais reste puceau de ma propre sexualité. Ne pas se dévoiler.
J’ai 20 ans incapable d’assumer ce que je suis, je deviens le jeu de ma propre vie. J’enchaîne les conquêtes d’un soir. Je deviens le bon copain rigolo qui sait s’amuser, qui se tape un maximum de nana. Il n’y a que moi pour détester ma compagnie. Pris dans mes contradictions, je joue. Ne pas se dévoiler.
Je vais rencontrer Didier, le beau gosse hétéro forcément. Il a une copine et pour rester en contact, je vais sortir avec la sœur. Avec Didier, on passe beaucoup de temps ensemble. J’ai toujours pensé peut-être a tort qu’il était comme moi, on se touche, s’effleure, se taquine, nos jeux virils dérapent mais sans que ni lui ni moi n’ayons le courage de dévoiler nos sentiments. L'image de Didier restera au fil des années le partenaire privilégié de mes câlins solitaires. Ne pas se dévoiler.
J’ai 25 ans, j’en ai marre de vivre dans un mensonge permanent, bas les masques, tant pis pour la conséquence, je veux sortir de la norme. C’est décidé je révèle qui je suis, ce que je suis vraiment… Raté. Virginie passe par là avant que ma grande résolution ne soit accomplie, ma révélation. Je manque surtout de courage et me complais dans la norme. Coup de foudre, mariage champagne tout le monde est content, moi je suis mal à l’aise, je mets un couvercle sur mon moi. Arrivent les enfants, je mets les pieds sur ce couvercle. Ne pas se dévoiler.
Le coup de foudre a laissé sa place au train-train quotidien. J’ai réussi tant bien que mal à garder les pieds sur ce couvercle. Mais le vrai moi est de plus en plus présent, dans chaque pensée, chaque regard. Je vais devenir fou. Un week-end où ma femme et les enfants ne sont pas là j’en profite pour rencontrer un mec trouvé par téléphone. J’ai 35 ans, je viens de passer la nuit avec Hervé. Je ne suis plus puceau de ma propre sexualité. Je suis heureux. On va se revoir trois, quatre fois et puis la culpabilité, la honte, la peur vont reprendre le dessus. Adieu Hervé, je remets le couvercle. Ne pas se dévoiler.
J’ai 40 ans, nous avons changé de région. J’ai plus de temps libre et écume les sites de rencontre sur internet. Plans insipides et lot de bargeots en tout genre finalement je vais rencontrer Jérémy. Notre relation clandestine va durer un an. Puis cette relation ne le satisfait plus, il devient jaloux de ma femme, de mes gosses. Il veut autre chose, je suis incapable de lui donner. Pas l’envie ou encore et toujours ce manque de courage que je traîne depuis tant d’année. Il va me dévoiler. Ma femme, mes gosses je ne peux pas. Je stoppe. Ne pas se dévoiler.
Je vais me rendre compte assez vite que finalement ce n’est pas lui qui me manque le plus, mais nos après-midi et quelque fois nos nuits. J’ai bien fait, ce n’est pas le bon, fin de l’histoire. Ne pas se dévoiler.
Les plans s’enchaînent banals, tristes, juste l’occasion de tirer un coup point barre. Et puis après un énième plan arrive Laurent. Ah Laurent! Rencontre magique, avec lui tout est simple. J’adore nos discussions à n’en plus finir, nos balades romantiques, nos baisers volés, nos après-midi, nos nuits celles passées dans son lit ou à s’écrire via SMS et MSN. Avec lui je suis bien, je suis moi, oui je suis enfin moi. Avec lui je me fous de la norme. Je n’ai pas honte. Je me fous des quolibets. Oui j’aime un mec, qui me fait rire, qui me fait vivre. J’aime Laurent point. J’ai commencé à lever le couvercle petit à petit. Mon frère et Didier dans un premier temps. Restés ma femme et mes gosses. J’ai fini par leur dire. Cris, pleurs, disputes; se fût plutôt dur, rude, mais je n’avais pas le choix. Ma vie, ma survie étaient en jeu.
Aujourd’hui j’ai 43 ans et sans renier ma vie passée, j’ai commencé à vivre la mienne. Arrêter le mensonge, arrêter le jeu, faire tomber le masque, faire sauter ce couvercle qui me gardait prisonnier de ma propre vie, de mon propre moi. Avec Laurent on vit ensemble depuis deux mois, on est heureux. Voilà c’est ma vie, elle est certe banale mais bon c’est la mienne. Je tiens à remercier Virginie, pour ta compréhension, je t’aime ma chérie, mes enfants le plus beau des cadeaux de ma vie passée, Laurent mon révélateur l’amour de ma nouvelle vie. Merci aussi à ce site, la lecture de vos témoignages m’a peut-être ou sûrement donnée le courage de lever ce voile gros épais, m’a permis de comprendre que je n’étais pas le seul dans cette situation. Je vais laisser le mot de la fin à mon fils de 16 ans qui m’a dit il n’y a pas très longtemps:
_ C’est ta life papa, tu en fais ce que tu en veux. Tu es heureux, je suis heureux pour toi.
Je me suis enfin dévoilé.
Je vais vous raconter mon histoire... J'ai alors 15 ans quand je prends conscience que j'aime les garçons, c'est une évidence. Nous sommes en 1988 et la seule façon pour moi d'assouvir mes fantasmes est de feuilleter les pages lingerie homme du catalogue LA REDOUTE. Aujourd'hui il suffit d'un ou deux clics sur la toile, et bien d'autres images s'offrent à vous...
A 19 ans, je tombe amoureux pour la première fois. Mathias, même âge que moi, et camarade de classe de terminale, et qui plus est voisin de table à chaque cours... Je l'aime en silence. Je savoure chaque instant passé en sa compagnie. Est-il gay? Impossible de lui poser cette question. Nous sommes en 1993, fin d'année, des choix d'orientation différents après le BAC, et plus de nouvelles, Mathias disparait de ma vie. Je souffre. Souffrance d'autant plus grande qu'après cette annnée scolaire, certains événements, certaines attitudes envers moi, m'avaient conduit à me rendre à l'évidence qu'il était probablement gay comme moi. Mais voilà, nous sommes en 1993 et internet est tout juste en train de faire son apparition... Donc pas de forum pour discuter, pas de skype, pas d'msn pour rester en contact avec Mathias, et pouvoir discuter,se voir à la cam, glisser des sous entendus... Je perds donc la trace de Mathias.
1993 c'est aussi l'année où je rencontre ma future femme, ma meilleur amie de l'époque....On rit beaucoup ensemble, on s'entend bien, jusqu'au jour où je lui glisse un baiser sur ses lèvres... et ma vie de pseudo hétéro prend naissance. Mon père, homophobe, est heureux pour moi, et je dois dire que l'opportunité de ne pas le décevoir m'arrange bien.A partir de cet instant, je ne cesserai de penser à Mathias.
22 juin 1996, jour de mon mariage. Ce soir là après le repas et la fête, j'annonce à ma femme que "j'ai aussi des attirances pour les garçons". Sa réaction fut de me dire que ce n'était qu'un passage, que je n'étais pas le premier à qui ça arrivait. Curieuse sensation, à la fois de bonheur car je venais de me marier et qu'aux yeux de tous j'étais "normal", et à la fois mal dans ma tête car je pensais encore à Mathias.
Les années passent, nous avons un enfant, une maison, une voiture...une vie bien tranquille en bon père de famille. Mais autour de moi, dans la rue, je regarde les hommes.
1998, après deux ans de mariage la famille s'agrandit, je regarde toujours les hommes.Toujours pas d'internet à la maison, alors pour combler le manque je compose des numéro de téléphone spécial gay, en cachette... Arrive alors la grosse facture téléphonique, que faire? que dire? quel prétexte trouver? Vais-je être démasqué? Non, l'orage passe, je dois faire attention le mois prochain à ne pas faire trop de communications.
2000, la famille s'agrandit encore. 2000, c'est aussi ma première expérience sexuelle, après 4 ans de mariage. Oui j'ai tout de même attendu 27 ans pour découvrir la sexualité avec un homme. Expérience soft. Je regarde toujours les hommes dans les magazines et dans la rue, et je commence à être vraiment perturbé, mal dans ma peau, me demandant sans cesse ce que je fais de ma vie....
2002, mon couple va pourtant mal, je veux me séparer. J'en ai marre de cette vie de mensonge. Pourtant, malgré ce poids et cette souffrance que j'endure et que je fais subir à ma femme je reste, lâche que je suis... Les années passent, je multiplie les rencontres sans que ma femme soit au courant, comme ça jusqu'en 2010....
2010, la révélation. Je parts travailler en région parisienne. Je rencontre Nicolas, 22 ans. Je vis avec lui 6 mois une passion dévorante, je viens de découvrir l'amour. J'apprend à 37 ans ce que signifie le verbe AIMER. Nicolas veut vivre avec moi. Moi je veux divorcer, mais pas envie de gérer mon divorce à 200km. Juillet 2010, j'annonce à ma famille mon homosexualité. Mai 2011, je l'annonce à mes enfants. Je leurs dit que je les aime, et qu'ils ont été désirés. Je sais que dans quelques mois je retournerai dans le nord. Nicolas me presse de me séparer, mais face à mon hésitation il met fin à notre relation. Tout s'effondre; je pleure, je hurle de douleur jusqu'à me saigner le poings dans les murs de ma chambre d'hotel...
5 décembre 2011, je rencontre Manu, 24 ans, et je tombe amoureux. 26 décembre 2011, alors que je m'apprête à rejoindre Manu pour la soirée, ma fille de 14 ans me regarde et me dit : "bonne baise"... Je ne dis rien, je tourne les talons pour ne pas la gifler, je sors, je monte dans ma voiture. Je réfléchis... Et là je me dis que non, ça n'a que trop durer, je ne peux plus continuer à faire souffrir mon épouse, à faire souffrir mes enfants, et à souffir moi même. Je rentre, c'est décidé, je fais ma valise. Je parts revivre chez ma mère.
Cela fait maintenant 2 mois que Manu et moi sommes heureux ensemble, et mon épouse et moi avons entamé une démarche de séparation de corps par consentements mutuels.
Je suis enfin MOI. Je peux enfin vivre QUI je suis. Je suis libéré, mais je serai toujours présent pour mon épouse (car malgré la séparation nous restons donc mariés) . Elle restera la seule femme que j'ai aimé.
JE T'AIME MANU.
Laurent, 38 ans.
Laurent témoigne de la suite de son histoire dans cet article:
Torturé (les efforts que j'avais entrepris pour quitter ma femme, anéantis)