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Il m'a fallu du temps pour accepter mon homosexualité. J'avais alors 35 ans, j'étais marié, des enfants. Ce n'est pas une situation simple... J'ai fait des rencontres, je me suis documenté, pour comprendre ce qui m'arrivait... Echanger avec des personnes dans ma situation. Comprendre comment j'ai pu me cacher la vérité à ce point pendant toutes ces années? Alors que je connaissais mes désirs, que j'avais tous les éléments pour comprendre qui j'étais. J'ai rassemblé ici témoignages, références, réflexions, poèmes... Si ça peut être utile..
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Bonne lecture ...
Cyrille
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cyrille (escargot) un-chemin-d-acceptation-de-soi.com ou formulaire de contact
"Il est préférable d'affronter une fois dans sa vie un danger que l'on craint que de vivre dans le soin éternel de l'éviter."
Marquis de Sade
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C’est vers l’âge de 15 ans que j’ai commencé à me rendre compte que je n’étais pas dans la norme. Dans tous mes rêves, mes fantasmes je faisais l’amour avec un homme. J’avais certes des copines qui me plaisaient mais mon regard se tournait inexorablement vers mes copains. Rester dans la norme. Sortir, draguer les filles, éviter le trouble des vestiaires, des sorties piscine scolaire ou non. Ne pas se dévoiler.
Arrive le temps de l’armée milieu viril par excellence où la norme est de mise. C’est néanmoins là que j’aurais une première expérience certes très soft avec un mec. J’ai des aventures féminines mais reste puceau de ma propre sexualité. Ne pas se dévoiler.
J’ai 20 ans incapable d’assumer ce que je suis, je deviens le jeu de ma propre vie. J’enchaîne les conquêtes d’un soir. Je deviens le bon copain rigolo qui sait s’amuser, qui se tape un maximum de nana. Il n’y a que moi pour détester ma compagnie. Pris dans mes contradictions, je joue. Ne pas se dévoiler.
Je vais rencontrer Didier, le beau gosse hétéro forcément. Il a une copine et pour rester en contact, je vais sortir avec la sœur. Avec Didier, on passe beaucoup de temps ensemble. J’ai toujours pensé peut-être a tort qu’il était comme moi, on se touche, s’effleure, se taquine, nos jeux virils dérapent mais sans que ni lui ni moi n’ayons le courage de dévoiler nos sentiments. L'image de Didier restera au fil des années le partenaire privilégié de mes câlins solitaires. Ne pas se dévoiler.
J’ai 25 ans, j’en ai marre de vivre dans un mensonge permanent, bas les masques, tant pis pour la conséquence, je veux sortir de la norme. C’est décidé je révèle qui je suis, ce que je suis vraiment… Raté. Virginie passe par là avant que ma grande résolution ne soit accomplie, ma révélation. Je manque surtout de courage et me complais dans la norme. Coup de foudre, mariage champagne tout le monde est content, moi je suis mal à l’aise, je mets un couvercle sur mon moi. Arrivent les enfants, je mets les pieds sur ce couvercle. Ne pas se dévoiler.
Le coup de foudre a laissé sa place au train-train quotidien. J’ai réussi tant bien que mal à garder les pieds sur ce couvercle. Mais le vrai moi est de plus en plus présent, dans chaque pensée, chaque regard. Je vais devenir fou. Un week-end où ma femme et les enfants ne sont pas là j’en profite pour rencontrer un mec trouvé par téléphone. J’ai 35 ans, je viens de passer la nuit avec Hervé. Je ne suis plus puceau de ma propre sexualité. Je suis heureux. On va se revoir trois, quatre fois et puis la culpabilité, la honte, la peur vont reprendre le dessus. Adieu Hervé, je remets le couvercle. Ne pas se dévoiler.
J’ai 40 ans, nous avons changé de région. J’ai plus de temps libre et écume les sites de rencontre sur internet. Plans insipides et lot de bargeots en tout genre finalement je vais rencontrer Jérémy. Notre relation clandestine va durer un an. Puis cette relation ne le satisfait plus, il devient jaloux de ma femme, de mes gosses. Il veut autre chose, je suis incapable de lui donner. Pas l’envie ou encore et toujours ce manque de courage que je traîne depuis tant d’année. Il va me dévoiler. Ma femme, mes gosses je ne peux pas. Je stoppe. Ne pas se dévoiler.
Je vais me rendre compte assez vite que finalement ce n’est pas lui qui me manque le plus, mais nos après-midi et quelque fois nos nuits. J’ai bien fait, ce n’est pas le bon, fin de l’histoire. Ne pas se dévoiler.
Les plans s’enchaînent banals, tristes, juste l’occasion de tirer un coup point barre. Et puis après un énième plan arrive Laurent. Ah Laurent! Rencontre magique, avec lui tout est simple. J’adore nos discussions à n’en plus finir, nos balades romantiques, nos baisers volés, nos après-midi, nos nuits celles passées dans son lit ou à s’écrire via SMS et MSN. Avec lui je suis bien, je suis moi, oui je suis enfin moi. Avec lui je me fous de la norme. Je n’ai pas honte. Je me fous des quolibets. Oui j’aime un mec, qui me fait rire, qui me fait vivre. J’aime Laurent point. J’ai commencé à lever le couvercle petit à petit. Mon frère et Didier dans un premier temps. Restés ma femme et mes gosses. J’ai fini par leur dire. Cris, pleurs, disputes; se fût plutôt dur, rude, mais je n’avais pas le choix. Ma vie, ma survie étaient en jeu.
Aujourd’hui j’ai 43 ans et sans renier ma vie passée, j’ai commencé à vivre la mienne. Arrêter le mensonge, arrêter le jeu, faire tomber le masque, faire sauter ce couvercle qui me gardait prisonnier de ma propre vie, de mon propre moi. Avec Laurent on vit ensemble depuis deux mois, on est heureux. Voilà c’est ma vie, elle est certe banale mais bon c’est la mienne. Je tiens à remercier Virginie, pour ta compréhension, je t’aime ma chérie, mes enfants le plus beau des cadeaux de ma vie passée, Laurent mon révélateur l’amour de ma nouvelle vie. Merci aussi à ce site, la lecture de vos témoignages m’a peut-être ou sûrement donnée le courage de lever ce voile gros épais, m’a permis de comprendre que je n’étais pas le seul dans cette situation. Je vais laisser le mot de la fin à mon fils de 16 ans qui m’a dit il n’y a pas très longtemps:
_ C’est ta life papa, tu en fais ce que tu en veux. Tu es heureux, je suis heureux pour toi.
Je me suis enfin dévoilé.