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Il m'a fallu du temps pour accepter mon homosexualité. J'avais alors 35 ans, j'étais marié, des enfants. Ce n'est pas une situation simple... J'ai fait des rencontres, je me suis documenté, pour comprendre ce qui m'arrivait... Echanger avec des personnes dans ma situation. Comprendre comment j'ai pu me cacher la vérité à ce point pendant toutes ces années? Alors que je connaissais mes désirs, que j'avais tous les éléments pour comprendre qui j'étais. J'ai rassemblé ici témoignages, références, réflexions, poèmes... Si ça peut être utile..
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Bonne lecture ...
Cyrille
Pour m'écrire / témoigner:
cyrille (escargot) un-chemin-d-acceptation-de-soi.com ou formulaire de contact
"Il est préférable d'affronter une fois dans sa vie un danger que l'on craint que de vivre dans le soin éternel de l'éviter."
Marquis de Sade
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Père ou mère divorcés, ex-hétéros
Voilà, je viens de faire mon coming out. En effet, je pense que comme pas mal de personnes, je l'ai toujours été mais je n'ai jamais accepté mon homosexualité. Je me suis donc marié, ai un super petit garçon qui a maintenant l'âge de 11 ans, mais toujours j'ai été attiré par les hommes. J'ai été très heureux avec mon épouse. Rien, non je ne peux rien lui reprocher, mais il y a un moment, je me disais: "il va falloir lui dire, je me sens trop mal, je pense que je passe à côté de ma vraie vie, j'ai peur de terminer comme cela".
J'ai donc rencontré la bonne personne qui, sans me pousser, m'a donner la force de faire le pas. Cela a été très dur car en effet, je pensais perdre tout le monde et surtout en premier lieu l'amité sincère que je porte à mon épouse. Quelle fut ma surprise que tout le monde m'a accepté comme je suis, même mon épouse. Cependant, ce n'est pas facile pour elle, mais j'ai décidé de la soutenir. Je vais maintenant faire mon chemin avec la personne que j'aime vraiment d'amour, je la remercie énormément, elle s'appelle Claude. Je ne regrette vraiment pas avoir pris la décision que j'ai prise, même si elle a des conséquences sur deux vies: celles de mon fils et de mon épouse.
Sandy
A 36 ans, j’étais mariée, maman tranquille, épouse sage, femme… quelle femme étais-je?
L’étais-je seulement ?
J’étais malade aussi…
C’est alors qu’un baiser de jeune femme commença à semer le doute, ou plutôt le confirmer... C’est Elle qui bouleversa ma Vie. Pourquoi? Parce qu’elle me révéla… Je ne l’ai pas compris sur le coup et nous avons essuyé de nombreuses disputes mais… mois après mois, année après année… elle avait raison la petite… Je dis la petite, car elle avait 20 ans! Comment ce baiser est-il arrivé dans ma vie? Comment ce baiser de femme à femme a-t-il fait frémir mon être intérieur, à en tomber par la suite, malade, à crever sur mon canapé dans mes silences si sourds? Dans ma culpabilité d’être «ça»!
HO-MO-SEXU-ELLE, LESBIENNE, GOUINE. Le «ça», c’est une honte qui vous transperce au début: la honte dès le commencement de mon parcours. Il fut si long et je fus si seule… Enormément de douleurs! Qui pouvait s’en douter? Emilie la dynamique, la battante, le sourire aux lèvres chaque jour… Mais qui a idée de cela? Mais qui imagine cette souffrance d’être «différente», cette souffrance de ne pas avoir le sentiment d’avoir une identité sexuelle? Mais qui imagine ce grand bouleversement quand on fut mariée de si longues années et mère de deux enfants?
Avez-vous idée de la honte que l’on peut ressentir en prenant conscience de son homosexualité à 36 ans, de la culpabilité poignante qui nous saisi puisque la seule issue possible est le déni de soi ou la souffrance assénée à ceux que nous aimons ?
Avez-vous idée de ce que c’est d’être obligée de mentir pour comprendre, se trouver dans un corps qui ne s’appartient pas?
Avez-vous idée de ces années de maladie à crever en silence sur un canapé ? A continuer de sourire… Avez-vous idée de ce qu’est la maladie et d’en engendrer d’autres parce que votre corps exprime la vérité de toutes les manières à sa disposition jusqu’à ce que votre esprit l’accepte enfin ou en meure.
Mais avez-vous idée de la somme de courage nécessaire pour avancer encore et encore, chaque jour?
Mais avez-vous idée ?????
Au nom de l’Amour, ouvrez vos cœurs,
Au nom de l’Amour, enlevez vos œillères,
Au nom de l’Amour, aimez nous, aimez vos enfants homosexuels, vos enfants, tout simplement,
nos enfants aussi…
Au nom de l’Amour, changez votre regard et ne cherchez pas à nous changer. C’est en nous, tout au fond de nos tripes, apprenez à nous connaître avant de juger.
Comment puis- je vous hurler cette violence d’être MOI aujourd’hui? Ce bonheur…enfin
Comment dois je écrire, décrire, ce fantastique voyage vers la Femme que j’ai entamé depuis 6 ans?
Ai-je le droit de vous conter enfin le vrai bonheur parce que je vis avec ma femme? Comparaison pouvant être faite, il était d’une évidence que ma vie était avec une femme, en l’occurrence la mienne et non un homme même s’il m’a rendue heureuse pour différentes raisons et offert deux merveilleux enfants qui sont le fruit d’un Amour vrai?
Ai-je le droit de crier que je vais bien aujourd’hui?
Emilie
Je fais partie de ceux qui sous la pression du regard de la société sur les homos, sous les remarques régulières homophobes du paternel (sacré inconscient) n'ont pas osé s'affirmer, n'ont pas osé s'assumer. J'ai préféré tenté de me construire un "personnage normal"... de peur de ne pas rentrer dans le rang... par souci d'une pseudo sécurité, effrayé que j'étais de devenir un "adulte"; je me suis laissé griser aux doux chants qui disaient que le bonheur c'est une belle famille, une belle maison, une belle auto... Cela a tenu ce que ça a tenu... avec des périodes régulières de profondes "mélancolies", des clashs...
Rentrer dans la "normalité" m'a permis d'avoir deux beaux enfants ... mais voilà ... on ne peut cacher qui l'on est véritablement et comme une lame de fond cela remonte chaque fois de plus en plus fort ....
Juin 2010 : soit je fonçais droit dans le mur soit il me fallait prendre mon courage à deux mains et commencer un long parcours de réhabilitation de ma personne.
Septembre : après moult cogitations, répétitions à usure des mots à choisir, des phrases à dire, je fais mon coming-out auprès de mon épouse... et demande de ce fait la séparation; je ne la quitte pas POUR quelqu'un mais juste par honnêteté : vis à vis de moi, d'elle, de nos enfants... Elle propose un compromis; une cohabitation... j'accepte de mauvaise grâce. Cela aura tenu deux mois.
Novembre : les enfants sont au courant de tout; larmes, quelques paroles échangées ...
Février : il a fallu du temps pour trouver un meublé mais voilà la séparation est effective.
Le contact est maintenu avec mon ex et les enfants... j'ai la chance de les avoir et qu'ils soient aussi compréhensifs même si ma fille contient une colère non exprimée... Mon coming out se poursuit: amis pro-ches, maman, frère... étape par étape j'avance; je me reconstruis. Je fais des rencontres aussi, découvre l'amour au masculin... mais rien de sérieux ..il me faut redéfinir mes désirs, mes envies et que faire de cette nouvelle vie qui se profile??? J'ose rêver à THE rencontre, l'Amour, le Compagnon ...
C'est mon parcours...c'est un parcours ....
je souhaite bon courage à celles ou ceux qui en sont à la cogitation ou qui viennent de libérer la parole de leur être intime, tout en leur confirmant malgré tout la sensation particulière et réconfortante de la parole libératrice !
Alain
Je me prénomme Roberto, j'ai 46 ans, j'ai deux fils, de 20 et 24 ans aujourd'hui et je suis séparé de ma compagne, depuis 11 ans maintenant, après 17 ans de vie commune.
Quand nous avons décidé de nous séparer avec ma compagne, j'étais très mal dans ma vie, au bord du suicide depuis plus de deux ans. Ce mal-être être n'était pas causé directement par notre vie familiale, notre vie de couple ou nos sentiments, sinon je suppose que nous ne serions pas restés 17 ans ensemble. J'étais très mal dans ma vie parce qu'il m'a fallu 35 ans pour réaliser, comprendre, accepter que je suis attiré par les hommes. Cette prise de conscience remettait en question ce que nous avions construit tous les jours ensemble pendant 17 ans : vie de couple, enfants, famille, entourage familial, amis, maison etc...Détruire tout ça, l'idée de tout perdre était vraiment insupportable, tellement insupportable que la seule issue que je pouvais envisager était le suicide. Heureusement ma compagne c'est rendu compte de mon mal-être quotidien qui contribuait au sien évidemment, aussi nous réussîmes à poser les choses et nous avons pris le temps de décider ensemble de nous séparer. Cela va peut être vous choquer ce que je vais vous dire, mais si nous avons chacun accepté et décidé de nous séparer, c'est par amour pour l'autre et pour le bien-être, l'épanouissement futur de chacun d'entre nous. Et derrière le mot chacun il y a bien sûr nos enfants.
Les enfants: c'est là un sujet très important:
En ce qui me concerne j'ai toujours été un père très présent attentionné, plein d'amour pour mes fils, ils me l'ont toujours bien rendu évidemment. Comme je l'ai déjà dit, avec le mal-être et la culpabilité qui me rongeait à cette époque je ne pouvais imaginer que tout perdre. Ma famille, mes fils, mon rôle de père sur le plan affectif et éducatif. Ma compagne a été guidée par l'ouverture d'esprit de sa famille remarquable je dois bien l'avouer et avec laquelle j'entretiens encore aujourd'hui des relations très affectives. Elle a eu l'intelligence, le bon sens de comprendre et d'intégrer plusieurs points que je voudrais partager avec vous:
- nos enfants n'avaient pas à choisir et/ou à subir la perte affective et/ou éducative de leur père ou de leur mère.
- nos enfants avaient le besoin et le droit de pouvoir continuer à donner, recevoir, partager, vivre à part entière l'amour de leur mère ET de leur père.
- à l'inverse, la mère ET le père devaient avoir le droit, le devoir, le besoin de donner et partager le plus et le mieux possible leur amour avec leurs enfants
- mes qualités humaines, mes valeurs, mes sentiments n'étaient pas entachées, dévalorisées par le fait que je sois gay.
Autres points et non des moindres. Mes propos risquent d'être un peu passionnés, directs et bruts. Je vous prie par avance de m'en excuser si c'est le cas et je vous prie d essayer de n'en retenir que le fond et non la forme.
- Pour une femme (ou pour un homme) il très difficile d'élever, d'éduquer, de vivre seul avec des enfants à plein temps, surtout en très bas âge et à l'adolescence.
* Quels moments de répits, de repos le parent célibataire peut t'il avoir entre sa vie professionnelle et ses enfants. Quels temps a-t-il à s'accorder à lui-même. Je pense que personne n'a le droit de «sacrifier» (j'ai horreur de ce mot) sa vie personnelle pour ses enfants. | |
* Nous avons chacun le droit, le besoin, le devoir de penser à soi-même, de vivre, de refaire notre vie, d'être épanouis et heureux, comme tout le monde, personne n'est une exception. | |
* Certains enfants ont la chance d'avoir des mères ET des pères qui les aiment et qui veulent chacun être le plus présent possible dans leurs vies affectives et éducatives. Personne n'a le droit de les en priver. Seule la mort à ce pouvoir incontournable. |
- La mort: Personne n'est à l'abri des accidents de la vie: maladie, accident... Tous les enfants n'ont pas la chance d'avoir leurs parents en vie.
- La mère ET le père ont les droits, les même engagements, les mêmes devoirs envers LEURS enfants
- j'entends quelque fois que certaines femmes ne souhaitent pas que leurs enfants soient témoins de la vie affective de leur père si c'est avec un autre homme:
* c'est de l'homophobie ( pour info c'est un délit), un préjugé. Je vais utiliser une image très dure: c'est comme un acte d'excision auprès d'une petite fille. Vous décidez pour elle sans son accord parce que culturellement vous pensez que c'est normal et bien pour elle. | |
* Vous allez vous même peut être un jour refaire votre vie avec quelqu'un d'autre: un rouge? Un noir? Un alcoolique? Un toxicomane? Un gros? Un maigre, un musulman? Un juif? Un ex repris de justice? Un fachiste? Un gauchiste? Etc...Nous n'en savons rien et quelles que soient les croyances, la culture, la couleur de cette personne vous aurez décidé de partager votre vie (et celle de vos enfants) avec elle et vous souhaiterez que cette décision soit respectée par tous. | |
* Si l'homme refaisait sa vie avec une autre femme auriez vous la même position? | |
* Le fait d'être gay ne dévalorise pas ses valeurs humaines et l'amour qu'ils donne ou celui qu'il peut recevoir de ses enfants |
Ma compagne et moi même n'étions pas mariés. Nous n'avons jamais fait appel à un avocat ou un juge. Nous avons librement choisi de préserver au maximum nos enfants et, dans la mesure du possible, d'adapter nos vies pour eux. Sans sacrifice et par amour. Nous avons pris chacun un appartement dans le village où nos enfants étaient scolarisés et nous avons opté pour un système de garde alternée que nous avons adapté dans le temps aux âges et aux « demandes » de nos fils. En cas de besoin, de contrainte, de demande nous avons toujours cherché et réussi à nous entendre, à nous adapter et à trouver la solution qui nous semblait la plus appropriée. Par exemple, pourquois payer une nounou pour aller au cinéma, à un diner, à un week end si l'autre parent est disponible, qu'il peut et qu'il veut s'en occuper?? Quand mon ex-compagne a trouvé un nouveau compagnon je dois avouer que cela a été plus difficile. Nos relations ont du s'adapter une nouvelle fois et prendre de nouvelles marques, mais toujours dans le respect de l'autre et de nos enfants.
Je pourrais débattre et multiplier les exemples pendant des heures. Aujourd'hui nos fils ont 20 et 24 ans. Ils ont quitté les nids parentaux et vivent avec leurs compagnes respectives. Ce sont des enfants qui ont vraiment su tirer profit des règles de la garde alternée en utilisant les atouts et les faiblesses de chacun de leurs parents en fonction des situations.
J'ai discuté avec l'un de mes fils pour qu'il m'expose son point de vue de fils. Il m'a dit, à juste titre, qu'avec la garde alternée les petits ou gros conflits qui avaient pu s'installer pendant qu'il étaient chez l'un se désamorçaient tout seul pendant qu'il étaient chez l'autre, et que de cette façon ils ont évité de grosses crises relationnelles, surtout pendant l'adolescence. J'avais la même analyse à mon niveau, j'étais très heureux de les recevoir mais j'étais aussi quelquefois content de les voir partir pour pouvoir souffler, me détendre, lire, peindre et avoir du temps pour moi tout simplement.
J'ai établi avec mes enfants une relation de dialogue et de vérité sur ma vie sentimentale et non une relation de mensonge, de non-dit et de paraître. Comment un enfant peut respecter et faire confiance à son père, à ses parents, le jour ou il va malencontreusement apprendre qu'on leur a menti? Mes fils n'ont pas du tout été perturbés par le fait que leur père soit gay. Ils ont vécu et partagé ma vie, mes rencontres, mes partenaires et ils s'en sont enrichi.
Je vous invite à réfléchir à mes propos. Je vous invite à en débattre .
Préservez le plus possible l'amour de chacun de VOS enfants pour leur père ET leur mère.
Préserver le plus possible l'amour de la mère ET celui du père pour chacun de VOS enfants.
Ne nous jugez pas parce que nous sommes gays et que nous avons essayé de ne pas l'être. Ce n'est pas un choix, c'est un combat, c'est une souffrance. Je sais aussi que nous ne sommes pas les seuls à en souffrir.
Les enfants seront obligés de composer toute leur vie avec les choix que leur imposent leurs parents. Cependant les choix, les décisions et les actions que les parents vont prendre et entreprendre peuvent permettre de rendre les choses moins difficiles à vivre, moins longues, moins pénibles, plus harmonieuses...pour tous: enfants, pères et mères.