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Il m'a fallu du temps pour accepter mon homosexualité. J'avais alors 35 ans, j'étais marié, des enfants. Ce n'est pas une situation simple... J'ai fait des rencontres, je me suis documenté, pour comprendre ce qui m'arrivait... Echanger avec des personnes dans ma situation. Comprendre comment j'ai pu me cacher la vérité à ce point pendant toutes ces années? Alors que je connaissais mes désirs, que j'avais tous les éléments pour comprendre qui j'étais. J'ai rassemblé ici témoignages, références, réflexions, poèmes... Si ça peut être utile...
Je vous propose de commencer par lire quelques mots sur mon parcours
Si le sujet de l'acceptation de sa propre homosexualité vous intéresse, voici deux textes qui m'ont aidé:
Si vous aimez la poésie, c'est ici
Le reste du blog, je vous laisse le découvrir par vous même... Le site est présenté de façon particulière, les touts derniers articles sont là
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Bonne lecture ...
Cyrille
Pour m'écrire / témoigner:
cyrille (escargot) un-chemin-d-acceptation-de-soi.com ou formulaire de contact
"Il est préférable d'affronter une fois dans sa vie un danger que l'on craint que de vivre dans le soin éternel de l'éviter."
Marquis de Sade
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Réflexions sur l'homophobie, la fierté gay, la question du genre...
Un collègue me disait l’autre jour :
“_ J’aime tellement les femmes que, si j’étais une fille, je serais lesbienne!”
Ma première réaction a été de me dire: "Quel macho ce type!" Et puis j’ai réfléchi. En fait, cette phrase elle dit aussi: “je peux sans soucis imaginer que je suis une femme”. Alors oui, ce collègue est profondément hétéro, il aime les femmes, et pas les hommes, mais son identité de genre* est beaucoup moins affirmée... Une phrase pas si "macho" que ça en fait... Moi qui suis pd, j'ai beaucoup moins de mal à m'imaginer hétéro que m'imaginer être une femme...
A ce propos, on lira avec intérêt la série d’articles “Si j’étais homosexuel...” sur lestoilesroses.net. On a demandé à un certain nombre de personnes d'écrire un texte qui commence par “si j'étais homosexuel..." Et c’est très amusant de voir que beaucoup d’hétéros répondent: “je serais une femme” (pour les hommes) et “je serais un homme” (pour les femmes). Ils (elles) ont moins de mal à remettre en cause leur identité de genre (imaginer changer de sexe) que leur orientation sexuelle (imaginer coucher avec une personne du même sexe qu’eux). Ce faisant, ils ne répondent pas à la question et leur propos est hors-sujet (ce n'est plus "si j'étais homosexuel" mais "si je changeais de sexe"!)
Tom of Finland
* orientation sexuelle: c’est le fait d’être homosexuel ou hétérosexuel
identité de genre: c’est le sentiment d’être homme ou femme “dans sa tête”
L’identité gay ou lgbt n’a plus le vent en poupe. On lui reproche de nous enfermer dans des étiquettes, dans des guettos, on lui reproche d’être communautariste, elle nous condamnerait à la marginalité, elle serait un frein à l’accès à une parentalité acceptée...
Pourtant, à l’origine de “l’identité gay”, il y a la nécessité, pour ceux qui ont d'abord vécu leurs désirs homos comme quelque chose de honteux, de se reconstruire une identité dont ils puissent être fiers. Quand, au collège, les “garçons sensibles” se font traiter de “pd”, pendant que d’autres, qui savent mieux cacher leur différence, en tirent les leçons... Pouvoir se dire “je suis gay”, c’est la possibilité d’accepter fièrement ce dont tout, autour de vous, vous pousserait à avoir honte. Histoire simplement de pouvoir se construire une identité vivable pour ne pas mettre fin à ses jours. Tant que notre société véhiculera l’homophobie; l’identité gay, la communauté gay, la culture gay, la Gay Pride auront toute leur raison d’être. Que nous puissions nous dire "je ne suis pas tout seul", "je fais partie de ceux-là", il y a une identité, une culture dans lesquelles je peux me reconnaître.
Oeuvre de Pierre et Gilles
Bien sûr, je ne vois aucun inconvénient à ce que des personnes vivent leur sexualité “sans étiquette”, sans se reconnaître dans la communauté gay, dans la gay pride (on parle de mouvance post-gay*)... Mais qu’on n’oublie pas que l’union fait la force. Qu’on n’oublie pas qu’on nous a longtemps imposé l’invisibilité (“l’art de vivre homosexuel” cher à Finkelkraut**!), l’isolement et la honte de nous-même. Et que parmi ceux qui nous reprochent “communautarisme” et ghettoïsation, nombreux sont ceux qui le font car le fait que nous ne soyons plus seuls les gênent.
Christine Delphy in L’humanitarisme républicain contre les mouvements homo (Réflexions sur la "solidarité", le refus de l’égalité et la haine des "communautés") :
“Les mouvements les gênent parce que nous n’arrivons plus en ordre dispersé (...) C’est pourquoi ils nous voulaient, nous veulent seuls. Pour nous avoir tout à eux. Quand nous suivions leurs règles d’amants sadiques : ne vois personne, ne parle à personne, attends mon coup de téléphone ; quand nous étions déboussolés par leurs instructions contradictoires, égarés par nos courses de cachette en cachette, étourdis de mensonges, les nôtres, les leurs, quand nous étions affolés de solitude ; alors nous tombions dans leurs bras, malades: comme ils nous avaient toujours dit que nous étions. Et ils pouvaient exercer sur nous leur " humanité ", leur " solidarité ". Nous étions suspendus à leurs lèvres, d’où sortaient des paroles de compassion, suspendus à leurs mains, d’où sortaient des ordonnances de valium, suspendus à leur compréhension, à leur tolérance, à leurs conditions.
(...) Et pourtant, il va bien falloir. Qu’ils y renoncent. Quand ils font semblant de s’amuser de la fierté homo - fièr-e-s, mais de quoi, Grand Dieu ! - , ils rient jaune. Car ils savent que ce système ne tenait que par leur capacité à nous imposer une façon de vivre objectivement honteuse et donc une honte subjective qui nous paralysait, nous laissait à la merci de nos saigneurs.
Ils savent que se laver de la honte, c’est lever la paralysie ; qu’à leur humanitarisme, nous répondons par une solidarité entre égaux. Et que les mouvements - féministe, homo, et les autres, y compris ceux qui n’existent pas encore - ne disparaîtront pas : on ne nous suspendra plus.”
* On parle de plus en plus de la mouvance post-gay. Il s’agit de personnes qui, si elles ont des relations sexuelles avec des personnes du même sexe, ne se reconnaissent pas dans le qualificatif de “gay” ou “homosexuel”. Elles ont une sexualité “fluide” dans le sens où elles ne veulent pas s’enfermer dans une orientation sexuelle déterminée. Il ne s’agit pas de bisexualité dans le sens où il n’y a pas forcément une “double attirance”, juste l’affirmation d’une liberté, une “bisexualité potentielle”, certains disent “bisexualité radicale”. On trouve les “post-gay” essentiellement parmi les personnes ayant grandi dans un univers qui leur a permis de ne pas avoir honte de leurs désirs homos.
** Alain Finkelkraut évoquait, pour en regretter la disparition, un “art de vivre homosexuel” caractérisé par “la discrétion, l’ambiguïté, l’indétermination, la pudeur”. (avril 1995 dans un entretien accordé au Journal du sida). Sauf que si on reste cachés, ce n’est pas par “art de vivre”, c’est lié à l’injure et à la discrimination!
Oeuvre de Yannis Tsarouchis
Je veux essayer de préciser ce qu'il y a derrière ces mots: "fierté gay". Selon le Larousse, la fierté est un “sentiment de satisfaction légitime de soi”. Dire “je suis fier d’être gay” pourrait alors se traduire par “je suis heureux d’être gay, j’ai bien le droit!”. Mais pourquoi cette affirmation?
Déjà, il faut bien être conscient que ce ne sont pas les homos qui ont décidé de l'être. Je veux dire, bien sûr, ils n'ont pas décidé de ressentir des désirs pour les personnes de leur sexe, mais surtout, ils n'ont pas décidé que ces désirs détermineraient leur identité. C'est la société qui considère que, ceux qui sont attirés par les personnes de leur sexe sont des personnes particulières appelées homosexuels et que cela les rend bien différentes des autres.
Dans la mesure où il s'agit d'une identité qui a la double caractéristique de ne pas être honorable et de ne pas être visible, de nombreux homosexuels ne s'affichent pas comme tels voire ne se considèrent pas comme tels. Nul n'a envie de se reconnaître d'une identité dévalorisante.
Ceci dit, il y a un mouvement naturel, quand on a une vision dépréciée de l'homosexualité et des homosexuels de se dire "oui, je suis homo, mais je suis différent de toutes ces folles". C'est pourquoi la pleine acceptation de soi, c'est l'acceptation d'être finalement "un homosexuel comme les autres". C'est comme s'il fallait d'abord prendre pour soi toute la honte qu'il y a autour de l'homosexualité pour ensuite pouvoir être entièrement fier.
Surtout, c'est le vécu commun de la honte qui rend les homos solidaires.
La Gay Pride est un des symboles de cette “identité visible”. Impudique? Indécent? Il peut y avoir une surenchère sur certains chars, mais, finalement, pour nombre de nos concitoyens, le seul fait que nous existions et que nous disions que nous sommes homos, c'est déjà indécent.
bibliographie, référence: article "Honte" du "Dictionnaire de l'homophobie", Sébastien Chauvin
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