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Il m'a fallu du temps pour accepter mon homosexualité. J'avais alors 35 ans, j'étais marié, des enfants. Ce n'est pas une situation simple... J'ai fait des rencontres, je me suis documenté, pour comprendre ce qui m'arrivait... Echanger avec des personnes dans ma situation. Comprendre comment j'ai pu me cacher la vérité à ce point pendant toutes ces années? Alors que je connaissais mes désirs, que j'avais tous les éléments pour comprendre qui j'étais. J'ai rassemblé ici témoignages, références, réflexions, poèmes... Si ça peut être utile..
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Bonne lecture ...
Cyrille
Pour m'écrire / témoigner:
cyrille (escargot) un-chemin-d-acceptation-de-soi.com ou formulaire de contact
"Il est préférable d'affronter une fois dans sa vie un danger que l'on craint que de vivre dans le soin éternel de l'éviter."
Marquis de Sade
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A la pré-adolescence et l'adolescence, je me rendais bien compte que j'avais des désirs aussi bien pour les filles que pour les garçons, pensant que j'étais comme tous les jeunes, bisexuel, en attendant une future orientation sexuelle certaine.
Adu-naissant et toujours vierge, mes fantasmes étaient répartis entre les deux sexes mais mes regards étaient plus souvent tournés vers les garçons. Pas de passage à l'acte, beaucoup de passivité et de doutes : choix cornélien entre les désirs homo et la pseudo-pression sociétale de couples exclusivement hétéros car aujourd'hui comme il y a vingt ans, les mœurs et les regards n'ont pas beaucoup évolué. A un âge avancé, toujours vierge, une opportunité s'est présentée à moi et je me suis lancé après beaucoup beaucoup, beaucoup de réflexions et d'hésitations.
Beau mariage, femme adorable qui nous fait trois beaux enfants en bonne santé. En permanence pendant ces 20 années, la graine homo était présente en moi : toujours des regards détournés exclusivement vers l'homme du couple, la bienveillance et la défense des couples homos comme des couples LGBT en général en veillant à ne jamais trop me découvrir, la fidélité à ma femme, une libido de couple hétéro entrecoupée d'épisodes onaniques homo. Des vies professionnelle, publique et familiale épanouïes ont permis de laisser la graine au sec.
Cette dernière aurait pu ne jamais germer s'il n'y avait pas eu une « banale » chronique radio sur France Inter vantant une série vidéo qui a, en cascade, apporté l'eau et les nutriments suffisants à sa croissance. Des souvenirs d'un coup de foudre pour un garçon à la fac, que j'ai beaucoup côtoyé par la suite, mais en tant qu'ami, sont remontés à la surface. Des situations, des comportements du personnage principal, identiques aux miens à l'époque, ont engendré une longue et importante analyse personnelle, une introspection. Depuis bientôt 18 mois, des pleurs masqués, des petites déprimes, des désirs obsédants, des allusions équivoques. Je redoutais tant que la graine ne s’éveille à la croissance, depuis elle est omniprésente dans mon corps et mon esprit.
Je suis désemparé, ma vie n’est plus spontanée, désormais elle est forcée, je suis moins heureux. Ma libido conjugale s’en trouve affaiblie et planifiée par mes soins, j’élabore des plans sur l’abandon de ma vie publique et familiale. Ma femme, la seule de ma vie, qui craint que je ne la trompe depuis le premier jour, avec une autre, sait que je suis un grand sentimental et se rend compte que je ne vais pas bien, que je suis moins heureux, moins jovial, moins blagueur. C’est un secret pour elle, ma famille, mes amis, mes collègues travail. Seule ma psy, avec 3 séances d’échanges est au courant. J’ai pu ainsi me libérer du poids de cette germination en débroussaillant autour de la graine qui est, semble-t-il, dans mes « gênes ». J’imagine lui avouer et poursuivre en faisant attention mais la tentation est de plus en plus grande de passer à l’acte. Comment acceptera-t-elle ? Trahison ? Compassion ? …
D’ici la fin de la quarantaine, j’ai vraiment envie de me libérer, d’être de nouveau moi-même mais en acceptant mon orientation. Je me pose mille questions : est-ce une lubie ? Comment une simple chronique a-t-elle pu engendrer de tels tourments ? Difficile d’imaginer pouvoir stopper la croissance de la graine, sauf à l’anéantir …
Afin de protéger mon entourage, je n’imagine faire mon coming-out que dans quelques années. Certes, mais vais-je tenir ? continuer à laisser cette plante dans l’obscurité ?
Ce témoignage en guise de SOS pour sortir d’une impasse sombre, à défaut, pour avoir des conseils, des échanges sur une expérience semblable.