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Il m'a fallu du temps pour accepter mon homosexualité. J'avais alors 35 ans, j'étais marié, des enfants. Ce n'est pas une situation simple... J'ai fait des rencontres, je me suis documenté, pour comprendre ce qui m'arrivait... Echanger avec des personnes dans ma situation. Comprendre comment j'ai pu me cacher la vérité à ce point pendant toutes ces années? Alors que je connaissais mes désirs, que j'avais tous les éléments pour comprendre qui j'étais. J'ai rassemblé ici témoignages, références, réflexions, poèmes... Si ça peut être utile..
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Bonne lecture ...
Cyrille
Pour m'écrire / témoigner:
cyrille (escargot) un-chemin-d-acceptation-de-soi.com ou formulaire de contact
"Il est préférable d'affronter une fois dans sa vie un danger que l'on craint que de vivre dans le soin éternel de l'éviter."
Marquis de Sade
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La vitrine est maintenue coûte que coûte
Droite et propre pour les yeux des passants
Il suffit à quiconque d’entrer
Pour voir l’immense vide qu’elle camoufle
Tout derrière n’est plus que souvenirs
Et ce qui ne l’est pas tout à fait
Le devient par le manque de clarté
La lumière que la vitrine retient
La défaire c’est en sauver le cœur
Car le vrai qu’elle camoufle est amour
Cet amour qui n’a pas son pareil
Pour briser ce qui n’est déjà plus
Permettant à chacun de prendre place
Dans la salle assez grande pour un monde
La beauté de chacun se fait claire
Plus de vitrine, rien que le jour
Raphaël
Je suis venu, ce soir-là
Pour ma première nuit d'écoute
Je suis venu, un peu las
Ecouter les pleurs, les doutes
Je croyais à une nuit calme
Avec quelques habitués
Aider quelques hommes aux âmes
Quelque peu agitées
Mais qu'il est dur de dormir
Quand on est responsable
De tous les appels qu'une ville
Peut vous envoyer un soir
Ce qu'elle m'a dit cette nuit-là
Jamais je ne l'oublierai
Si vous croyez qu'on peut comme ça
Dormir avec ses secrets
La nuit.
Les masques tombent, on est soi-même
Comment mentir à ceux qui aiment
Tirer sur la corde pour
Remonter du fond d'un puits
Leurs peurs, leurs déroutes et les crier
Qui sait ce qu'est la peine
Quand elle touche un coeur meurtri
Qui hurle ce sang dans ses veines
qui enserre son ennui
et qui quand la nuit tombe
se retourne et se retourne
Brandit la terrible haine
Fusille car elle veut la vie
Et dans un délire sonore
Un puissant éclat de voix
Vous dit
l'atroce, l'inexterminable peur de mourir
Je suis reparti, ce matin-là
De ma première nuit d'écoute
Fier d'être un homme, d'avoir été là
Oreille amie sur leur route
Cyrille
PS: mes lecteurs habituels me pardonneront cet article qui n'a pas grand chose à voir avec le thème habituel de ce site. On dira que le mois d'août autorise quelques disgressions...
"Voilà quelques mois, notre instructeur religieux, le sanctissime Joe Harrison, nous a lu quelques passages inattendus de la sainte Bible concernant le nommé David (ce petit mec qui a fait sa fête à Goliath avec son lance-pierres) et le nommé Jonathan (fils prodigue du féroce roi Saül). David et Jonathan étaient copains, selon toute apparence, puisqu’il est dit que “l’âme de Jonathan s’attacha à l’âme de David et Jonathan se mit à l’aimer comme lui-même”.
Je ne sais pas si le sanctissime s’est bien rendu compte de ce qu’il faisait, parce que ce n’est pas vraiment le genre de révélation biblique à faire en présence d’une bande de mecs travaillés par la montée de la sève, surtout quand on est aussi puritain et collet monté que ce pauvre cureton et qu’on a, en plus, le malheur d’être complètement désarmé devant les chahuts. La classe entière se réveilla, les cris d’animaux fusèrent et il y eut quelques “bouzour Zonathan!” sussurés avec des minauderies. Mais moi - moi je dressai l’oreille et me mis à écouter de toute mon attention. (...)
Après la classe, j’allai donc trouver le sanctissime pour lui demander la référence. Il a dû croire à une conversion miraculeuse, parce que c’était bien la première fois qu’un élève lui demandait quelque chose. Mais j’ai lu tout ça - 2 Samuel 1,17 et la suite - et j’ai découvert un truc encore bien plus intéressant: David et Jonathan jugeaient leur amitié “plus merveilleuse que l’amour des femmes”, pour reprendre les termes exacts de la Bible.
Non que la Bible s’épuise à fournir les détails. Oh, non, loin de là. D’ailleurs, elle ne le fait jamais. Voilà un bouquin qui regorge d’idées fantastiques, qui n’arrête pas de vous dire ce qu’il faut faire et ne pas faire, mais qui ne prend jamais la peine de vous dire comment le faire, ou comment s’empêcher efficacement de le faire. Je me retrouvais donc en possession de la phrase éblouissante que David prononça sur la mort (LA MORT!) de Jonathan - “Ton amour m’était plus merveilleux que celui des femmes” ¹ - , mais je restais sur ma faim quant à sa signification réelle et, surtout, quant à ce qui s’était passé exactement pour donner ce sentiment à David. Mais, bon Dieu, qu’avaient-ils bien pu faire - l’un avec l’autre, l’un à l’autre ?
Une chose était sûre. David et Jonathan étaient l’archétype des amis de coeur. Ca ne faisait pas un pli. Et ça expliquait le double graffiti que j’avais déchiffré quelques jours auparavant sous la jetée: BRIAN AIME JONATHAN, auquel on avait ajouté d’une autre main: DAVID AUSSI, T’AS QU’A LIRE LA BIBLE. Je dois reconnaître qu’il m’est arrivé depuis d’en lire de plus salés..."
Aidan Chambers, La danse du coucou chez Virgule, pages 61 et suivantes.
¹
"J'ai mal à cause de toi mon frère Jonathan
Tu avais pour moi tant d'attraits
Ton amour m'était merveilleux
Plus que l'amour des femmes"
2 Sam 1,26
Combien d’heures ai-je passées, ado, à rêver d’un copain dont j’aurais pu prendre la main? S’autoriser à en rêver, seulement en rêver… Et aujourd’hui, tomber sur ce poème qui me parle de lui : (extrait)
Je t'imagine blond, comme moi j'étais brun, tu aurais les yeux bleus, les miens sont noirs. Nous aurions partagé tous nos secrets. Devant toi, j'aurais pu apparaître comme j'étais, être ce que je suis, sans me cacher. Tes dents blanches, ton sourire, ton parfum, et poser tendrement mon front sur ta poitrine, sur toi, me reposer...
Mais tu n'es pas venu.
Non, tu n'es pas venu. Pas venu, quand, aux douches du lycée, je regardais le mur et me mordais les joues presque à les transpercer, uniquement pour ne pas bander.
Pas venu quand, les plus beaux et les plus virils, pour faire comme tout le monde, employaient des mots comme "pédé", "tapette", "tarlouze", dès que quelqu'un ou quelque chose était différent.
Pas venu, quand tel un Saul de Tarse, j'approuvais quand un "sale pédé" se faisait emmerder, pousser ou tabasser, tenant les sacs et approuvant apparemment la curée. Pour ne pas sembler différent.
Deadmansad: Tu n'es pas venu
Je vous invite à lire ce poème en entier sur le site de l'auteur. Je me suis également retrouvé dans l'article On se la montre? qui ne peut pas vous laisser indifférent... Moi, ça m'a rappelé un certain Pierre...
On se réveille, un matin, on comprend que l'on est passé
à côté de soi-même, que par peur, par paresse, par souffrance aussi,
on ne s'est jamais accepté...